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Photographie et migration

En relisant mes notes sur mon projet photographique « Ne m’oubliez pas », portrait de femmes mexicaines et après avoir lu des articles, écouté des podcasts et échangé avec des amies sur nos vécus de femmes migrantes, j’ai fini par vouloir faire émerger mon propre point de vue face à mon propre vécu.

Quand j’ai décidé de venir en Europe, je l’ai fait par amour. Le mariage s’imposait, une fois la décision prise de rester au côté de celui que j’aimais.

Et dire qu’avant cela, plus jeune, je n'avais jamais imaginé habiter hors de mon Mexique natal et encore moins imaginer me marier.

Pourtant, je pensais avoir une idée du choc culturel de la migration grâce à mon master en écologie international mais cela ne m’a pas du tout préparé à la migration par amour.

Mon mariage eu lieu dans le sud de la France. Dès le lendemain nous avons pris la voiture remplie de bagages, et nous sommes venus vivre à Bruxelles.

En 2016 je fais ma première demande de domiciliation, dans la commune de Molenbeek , j’attendais le passage de la police pour valider ma résidence,... en vain, mes papiers furent perdus sans savoir ou, quand ou qui…

Et d’ aller-retour commune, police qui se renvoyaient la balle de la responsabilité j’ai finalement 6 mois plus tard appris que mon dossier n’existait pas, plus, ma demande avait disparu.

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Ce n'est qu'en début 2018 que j'ai enfin reçu ma carte orange avec le permis de travail et quelques mois plus tard en mai je reçu la carte F.

Ça y est c'était pour moi fini le travail gratuit, les horaires aléatoires des baby sitting et tous les petits boulots qui font vivre l'économie parallèle et survivre les migrant.e.s.

C’était aussi et enfin, l’occasion de me débarrasser de l’étiquette gluante que je ne souhaitais pas, celle de “femme au foyer”.

A cette époque, c'était évident que je rêvais d’un emploi lié à mes études, dans la recherche ou dans la conservation de l’environnement, mais cela semblait difficile, même avec mon diplôme de l'université de Sherbrooke au Canada, les opportunités ne se sont pas créés, j’ai plutôt vécu deux années de contrats courts ou par tâche ,étouffée par une maison et son quotidien de charge.

C’est là que j’ai entamé ma formation en photographie, sans plus d'attente que l’envie d’apprendre à utiliser mon nouvel appareil pour pouvoir partager des moments de ma vie avec ma famille au Mexique. Mais au final, la photographie a réveillé en moi une passion que je n’avais pas non plus imaginée, une passion pour l’image. Avec enfin l’impression d’avoir trouvé ma place en Belgique au travers de la photographie, grâce à des journées remplies d' activités en dehors de la maison et même si les revenus n'étaient pas conséquents, j’étais heureuse de pouvoir ramener de l’argent à la maison.

Ces quelques mois de stabilité, de fluidité et de bonheur simple se finiront rapidement.

Mon mari avait été la raison de ma venue en Europe, la raison pour laquelle j’avais décidé de rester, de lutter et de me réinventer dans un système totalement nouveau et différent. Il était ma source de confiance et de stabilité, mais l’amour ne dure pas,... dit t’on.

2021 fut une année sans soleil, mon boulot devenait insoutenable, mon patron me harcelait moralement, je subis aux côtés d'autres étudiantes du harcèlement sexuel et ma vie amoureuse n’allait pas bien non plus. C’était l'effondrement. Je tombe en arrêt maladie et décide de soigner ma féminité et de me réconcilier avec mon identité de migrante.

C'est dans ce processus que je rencontre Nafi et son travail photographique « Légitimes » qui m’inspirent. Je me décide alors à commencer mon projet photographique « Ne m’oubliez pas ».

Dans l'espoir de retrouver toutes les pièces du puzzle de mon identité et avec l’envie d'explorer l’intersection entre féminisme et migration, je suis allée à la rencontre d’autres femmes mexicaines et migrantes.

Pour réaliser leur portrait j'avais besoin d'écouter leurs histoires, comme source d’inspiration pour créer mais aussi sans doute, pour m’ y retrouver. De ces échanges résonnaient en moi les morceaux de ma propre histoire et me renvoyaient à une force créatrice pour mon avenir. Ces femmes ont été une source d’inspiration et de courage pour continuer en Europe, continuer à rêver ce rêve ,qu’un jour je me suis appropriée.


Article rédigé et photo prises par Etna Torres dans le cadre de son travail ne m'oubliez pas"


Nos expositions


Après un mois bien dense, nous pouvons déjà vous dire:

“SAVE THE DATE”, le mardi 30 mai dès 17h aura lieu le vernissage de l’exposition

“Une semaine sur deux?”

Myriam Andries,Etna Torres et Nafi Yao photographes, membres de Women We Share, sont, en partenariat avec le Commune de St Gilles, parties capter des bribes du vécu des familles monoparentales en FWB et en sont revenues des fichiers plein les cartes.

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Nos ateliers photo:

Samedi 29 avril 2023 de 10h à 15h, atelier “Composition & LightRoom”.

Samedi 27 mai 2023 de 10h à 17h, atelier ”l’ABC du portrait en studio”.


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